Technologie de séchage solaire des boues des stations d’épuration des eaux usées et son impact sur la gestion des boues au Maroc

Auteurs-es

  • Toky ARISILY Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
  • Ali HAJJI Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat

Résumé

La gestion des boues est un problème majeur dans les stations d’épuration des eaux usées (STEP), son coût peut aller jusqu’à 60% du coût d’exploitation de ces dernières. L’objectif de ce travail est de faire le point sur le séchage solaire de ces boues au niveau mondial et ensuite analyser son impact sur la gestion des boues au Maroc. Le séchage solaire des boues se fait dans des serres pouvant être ouvertes, fermées ou chauffées. La performance d’une serre est évaluée par sa capacité évaporatoire (CE). La CE varie de 2,2 à 12 kg d’eau évaporée par m² et par jour selon le climat du site d’installation, la saison de l’année et le type de technologie installée. La CE constitue aussi le paramètre majeur du dimensionnement des serres de séchage solaire. L’utilisation de l’énergie solaire permet de diminuer le coût d’exploitation par rapport au séchage conventionnel. Le coût d’investissement varie de 250 à 500 €/m² et le coût d’exploitation de 20 à 250 €/tonne de matière sèche (MS) par an, selon la technologie installée. L’utilisation des boues séchées comme biocombustible est de plus en plus adoptée. Concernant le Maroc, d’ici 2030, avec la finalisation du programme national d’assainissement (PNA), environ 900 millions de m3 d’eaux usées seront traitées par an. Ce traitement engendrera environ 2 millions de tonnes de boues par an à 25% de siccité. En matière de gestion des boues, la technologie utilisée consiste à installer des serres de séchage solaire comme c’est le cas des villes de Marrakech, Laayoune, Ben Guerir et Youssoufia. Dans l’hypothèse de traiter la moitié de la production de boues à l’horizon 2030 par le séchage solaire, l’estimation des coûts s’élève à 2 milliards de Dirhams (197 M€) pour l’installation et 750 millions de Dirhams (68 M€) pour une exploitation de 20 ans. Le séchage ne représente qu’une étape dans la gestion des boues, une ou plusieurs filières d’élimination et/ou de valorisation doivent être encore mises en place. Le co-compostage des boues avec les déchets verts est une application qui est en cours d’étude et de test au Maroc. Du côté de la réglementation, aucune loi spécifique à la gestion des boues des STEP n’est mise en place officiellement, mais d’autres lois sur la protection de l’environnement et de l’eau peuvent déjà être appliquées dans la gestion des boues.

Mots clés: Séchage solaire des boues, STEP, serre, valorisation énergétique, gestion des boues, Maroc.

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Publié-e

15-01-2020

Numéro

Rubrique

Production Végétale et Environnement