Impact des phénomènes climatiques extrêmes sur les ressources en eau et l’agriculture au Maroc
Résumé
Si le Maroc est un pays faiblement émetteur de gaz à effet de serre, il reste cependant vulnérable à l’impact du changement climatique dû aux spécificités que lui confèrent sa position géographique et sa dépendance vis-à-vis des secteurs sensibles au climat tels que l’agriculture. D’ici 2050, le GIEC a estimé que le rendement du blé pourrait chuter de 7,3 %. L’objectif de cette étude est d’évaluer la tendance des phénomènes climatiques extrêmes enregistrés dans diverses régions marocaines et de déterminer leurs impacts sur les ressources en eau et l’agriculture. Cinq stations météorologiques (Agadir, Ifrane, Marrakech, Oujda et Tanger), représentatives des différents types de climat au Maroc, ont fait l’objet d’une analyse statistique de l’évolution des indices de températures extrêmes et des précipitations quotidiennes sur 44 ans (1960-2004) et pour les quatre saisons de l’année. Pour simuler les projections futures de ces tendances, le logiciel MAGICC couplé à SCENGEN, a été utilisé. Les courbes d’évolution des températures indiquent une tendance à la hausse du nombre de journées chaudes et une forte tendance à la baisse du nombre des journées froides, traduisant ainsi un léger réchauffement (1,7 à 2,6 °C) du climat du Maroc. Quant aux précipitations, l’analyse des indices pluviométriques, calculés par RCliDex et celles retenues dans notre étude (PRCTOT. et R10 mm), accusent une baisse de tendance non significative (p<0,05) pour la majorité des stations exceptée celle d’Oujda, où une réduction significative est notée. Cette baisse de tendance des précipitations (15 à 22 % dans le nord; 9 à 16 % au sud), traduit un glissement du climat à caractère semi-aride vers le nord. Le réchauffement du climat et la baisse des précipitations ont engendré une réduction de 20 % des apports en eau aux barrages sur 65 ans (1940-2005) et, d’ici 2050, cette réduction atteindrait 31 %. Il en résulterait une régression des superficies irriguées (7 à 10 %), ce qui se traduirait par une baisse de la production agricole de la région nord-ouest de 15 à 20 %.
Mots-clés: Phénomènes extrêmes, températures, précipitations, projection, ressources en eau, agriculture, Maroc.
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